Principaux troubles associés et données épidémiologiques (DI)

Principaux troubles associés

La DI est souvent une manifestation d’un trouble, comme dans le cas du syndrome de Down. Toutefois, il se peut également que l’atteinte du SNC sous-jacente à la DI ait causé d’autres troubles chez un même individu (Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008).
Étant donné la notion de continuum des troubles de développement et la relation étroite entre les domaines du développement, il arrive fréquemment qu’un enfant ayant une DI, et par conséquent des limitations cognitives, accuse des retards dans plusieurs autres sphères du développement (Accardo, Accardo, & Capute, 2008; Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008). Bien que certains troubles physiques et psychologiques puissent coexister avec la DI, il peut s’avérer difficile de les diagnostiquer dépendamment de la sévérité de celle-ci. En effet, les outils diagnostiques appropriés ainsi que l’expertise clinique demeurent lacunaires à ce niveau (Maulik & Harbour, 2012).
Il est également difficile de répondre à l’ensemble des besoins des enfants présentant des co-morbidités étant donné le cloisonnement trop fréquent des services entre la déficience physique et la déficience intellectuelle dans le réseau québécois de la santé (Comité Régional des Associations pour la Déficience Intellectuelle, 2009).

Au niveau moteur, la pathologie la plus communément associée avec la DI est la paralysie cérébrale (Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008). Les individus ayant une paralysie cérébrale peuvent avoir des capacités intellectuelles dans la norme ou encore présenter une DI de légère à sévère. Environ 20% des personnes ayant une DI ont également la paralysie cérébrale (Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008), mais cette proportion varie de 7% à 30%, selon le niveau de sévérité (Maulik & Harbour, 2012).

Au niveau de la communication, les troubles du langage sont également possibles chez les personnes ayant une DI. En effet, dans le cas de DI sévère ou profonde, les personnes peuvent être non-verbales. Cependant, ces dernières arrivent parfois à communiquer avec des gestes et des images (pictogrammes) ou même à l’aide d’un clavier.

Au niveau comportemental, jusqu’à 40% des individus ayant une DI présentent également des problèmes de comportement. Dans les cas de déficiences plus sévères, certains de ces comportements ressemblent à ceux présentés par les autistes, tels le balancement et les mouvements stéréotypés des mains (Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008).

Il y a aussi une incidence élevée des troubles du spectre de l’autisme (TSA) chez les enfants ayant une DI, avec un taux d’environ 25%  (Maulik & Harbour, 2012; Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008).

L’épilepsie est une autre condition répandue chez les personnes atteintes d’une DI avec une proportion d’environ 20% alors que pour la population générale, la prévalence de l’épilepsie gravite autour de 0,5%. Étant donné que l’épilepsie est le résultat d’une activité électrophysiologique anormale due à des anomalies de la structure du cerveau, qui sont sous-jacentes à la DI, il y a une relation directe entre le niveau des capacités cognitives et la présence d’épilepsie (Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008).

Les déficits sensoriels importants, de natures visuelle et auditive, peuvent aussi être associés à la déficience intellectuelle (Atchison, 2007; Maulik & Harbour, 2012; Munir, Friedman, Wilska, & Szymanski, 2008).

Un bon nombre de troubles psychologiques, tels les troubles émotionnels, comportementaux, affectifs, anxieux et de personnalité, sont également susceptibles de coexister avec la DI. Toutefois, la prévalence varie énormément puisque ces problèmes sont plus difficiles à repérer chez les individus ayant une DI sévère ou profonde (Maulik & Harbour, 2012).

Dernièrement, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) a été rapporté dans environ 10% des cas de DI (Maulik & Harbour, 2012).

Quelques données épidémiologiques

La déficience intellectuelle est le trouble de développement le plus répandu dans la population générale (Atchison, 2007; Maulik & Harbour, 2012).

Dans les pays industrialisés, sa prévalence est estimée à 1% à 3%, variant selon l’âge et la définition utilisée. Les garçons sont 1.5 fois plus à risque de présenter une DI (Atchison, 2007), surtout chez les enfants de 15 ans ou moins (Maulik & Harbour, 2012). Bon nombre de facteurs expliquent cette prédominance masculine, incluant les syndromes liés au sexe affectant davantage les garçons (Atchison, 2007), l’identification plus précoce de la DI chez les garçons en raison de problèmes de comportement ainsi que les conséquences plus néfastes d’une mère qui fume pendant la grossesse sur les fœtus mâles (Maulik & Harbour, 2012).
Parmi les personnes ayant une DI, 85% ont une DI légère, 10% ont une DI moyenne, 3.5% ont une DI sévère et 1.5% auraient une DI profonde (Atchison, 2007; C Aussilloux, R Pry, & JP Raynaud, 2008; Maulik & Harbour, 2012).

Au sujet des facteurs de risque, certaines études ont démontré une plus grande incidence de la DI dans les familles ayant un plus faible niveau d’éducation des mères ou un statut socio-économique plus faible (Maulik & Harbour, 2012).

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